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La Mondialisation

    La mondialisation, création d’un espace mondial interdépendant, n’est pas nouvelle. Certains la font même remonter à la dispersion de l’espèce humaine sur la planète.

 

 

D'où vient la mondialisation ?

Dès l’Empire romain, une première mondialisation s’est organisée autour de la Méditerranée. Mais il faut attendre les grandes découvertes, au XVe siècle, pour assurer la connexion entre les différentes sociétés de la Terre et la mise en place de cette « économie monde ». Celle-ci est un concept forgé par l’historien Fernand Braudel pour désigner un espace géographique dominé par un pôle central et qui se partage en zones successives : le cœur, les zones intermédiaires et les marges.

Une mondialisation centrée sur l’Atlantique culmine au XIXe siècle: entre 1870 et 1914, naît un espace mondial des échanges comparable à celui d’aujourd’hui. On assiste à l’ouverture de nouvelles routes maritimes, avec le percement des canaux de Suez et de Panama, le doublement de la flotte marchande mondiale et l’extension du chemin de fer, la multiplication par 6 des échanges, et enfin le déversement dans le monde de 50 millions d’Européens, qui peuplent de nouvelles terres et conquièrent d’immenses empires coloniaux.

De nouvelles créations technologiques  ont marqué l’histoire de la mondialisation notamment avec le premier appel sur un téléphone cellulaire en avril 1973 effectué par le Docteur Martin Cooper et le point de départ du développement de la toile mondiale le 2 septembre 1969.

La naissance de la mondialisation telle que nous la connaissons aujourd’hui a donc commencé il y a un siècle et demi.

définition de la mondialisation

Depuis le début des années 1990, la « mondialisation » désigne une nouvelle phase dans l’intégration planétaire des phénomènes économiques, financiers, écologiques et culturels. C’est une conséquence automatique de l’agrandissement de la population mondiale.

 

Pour permettre la croissance économique indispensable à une population qui ne cesse d’augmenter, l'homme a adapté les règles des échanges internationaux pour favoriser la libre circulation des personnes, des biens, des services et des capitaux.

Selon l’OCDE (Organisation de Coopération et de Développement Economique), la mondialisation se décompose en trois étapes :

- l’internationalisation, c’est-à-dire le développement des flux d’exportation ;

- la transnationalisation, qui est l’essor des flux d’investissement à l’étranger ;

- la globalisation, avec la mise en place des réseaux mondiaux de production, d’information et de communication.

 

La mondialisation actuelle est à la fois :

- une idéologie : le libéralisme ;

- une monnaie : le dollar ;

- un système économique : le capitalisme ;

- un système politique : la démocratie ;

- une langue : l’anglais.

 

A chaque phase de la mondialisation, on retrouve des progrès dans les transports et les moyens de communication, ainsi que des innovations (les armes à feu au XVe siècle et Internet depuis 1990).

Seule la puissance publique peut réguler la mondialisation en fixant des normes, en redistribuant les richesses, en aménageant le territoire.

Les formes de la mondialisation

           L’omniprésence de l’information :

 

 

La mondialisation a entraîné, comme expliqué précédemment, la globalisation des informations et des communications.

En effet, il est aujourd’hui possible de passer en un clin d’œil un appel vidéo de Paris à Santiago ou bien de connaître les nouvelles expositions à voir à New York. L’information s’est démocratisée, on peut, sans avoir à acheter le journal, avoir accès à tout type d’informations grâce à internet. Nous nous retrouvons maintenant noyés sous une masse d’actualités, les articles sont devenus des « flash info », les événements sont maintenant des hashtags et des journaux, a priori, sérieux  nous expliquent comment cuisiner bio. Avec cette masse informe de données, il est difficile de faire un tri et nous enregistrons tout.

 

Ce que certains dénoncent, en exagérant peut-être, comme la dictature des médias est partie intégrante de notre mondialisation.

   La multiplication des échanges :

Le phénomène économique est depuis toujours au cœur de tous les types de mondialisation. En effet la recherche de nouveaux produits et de débouchés commerciaux a guidé l’homme européen dans ses conquêtes et explorations du monde. Cela s’est vérifié à un niveau mondial avec ce que l’on appelle la deuxième colonisation qui débuta au XIXe siècle et s’acheva aux alentours des années 1950. Les colonies servaient alors principalement de fournisseurs et d’acheteurs aux métropoles européennes.

 

Ces échanges diffèrent de  ceux d’aujourd’hui car ils étaient centrés sur l’Europe ; les échanges commerciaux de notre époque se font principalement entre les trois pôles de la « Triade » : l’Amérique du Nord, l’Europe et l’Asie de l’Est.

La normalisation des produits :

Avec la multiplication des échanges et les innovations scientifiques et techniques qu’ils ont entraînées, la mondialisation a imposé petit-à-petit certains produits à nos vies. Une entreprise sans ordinateur nous est impensable ; tout le monde possède un téléphone portable et est constamment joignable. A ceci s’ajoute l’importance croissante des réseaux sociaux dans notre vie.

 

Tout cela a mené à la normalisation de nombreux objets connectés tels que le portable, l’ordinateur ou la tablette qui nous donnent accès à cet internet dont nous sommes dépendants et qui est la forme la plus aboutie de notre mondialisation.

Les migrations, conséquences obligatoires :

On peut sans aucun doute établir un lien de causalité entre la mondialisation et les migrations de populations, de plus en plus importantes. Il faut cependant distinguer deux types de migrations, la migration subie et la migration choisie.

 

Lorsque l’on parle de migration subie il s’agit des populations qui fuient leur pays à cause de la guerre ou parce qu’elles font partie d’une communauté (souvent politique ou religieuse) persécutée. Cette forme de migration a toujours existé. On peut prendre en exemple les migrants syriens qui se réfugient en Europe ou encore les Tibétains  qui refusent la domination chinoise.

 

En revanche, lorsqu’il s’agit de migration choisie, les gens se déplacent souvent pour une durée déterminée et ce pour la poursuite de leurs études, dans un cadre professionnel ou bien pour faire du tourisme. Ce sont là les nouvelles formes de migrations dues à notre mondialisation.

Des territoires inégalement intégrés à la mondialisation

La mondialisation est un processus qui conduit à l'intensification des échanges sur la planète. Elle a donc un impact fort sur les territoires. Elle crée en effet entre eux des inégalités et des interdépendances. À travers le monde, certains espaces s'affirment comme les lieux centraux de la mondialisation, d'autres comme des périphéries, voire des marges.

Les territoires au coeur de la mondialisation

Trois pôles économiques majeurs  dominent la planète : l’Amérique du Nord, l’Europe occidentale et l’Asie orientale, elle-même polycentrique. On remarque aussi que les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) prennent de plus en plus de place sur la scène internationale.

 

Ces pôles et espaces majeurs de la mondialisation concentrent les richesses ainsi que le pouvoir économique, symbolisé par les grandes Bourses de New York (Wall Street), Londres (La City) ou Tokyo (Tokyo Stock Exchange), le pouvoir politique (qui siège à New York avec l'ONU), et enfin le poids militaire, diplomatique et culturel des États-Unis domine la Triade (États-Unis, Union européenne et Asie de l'Est).

 

On retrouve aussi les interfaces et les espaces stratégiques qui sont au cœur de la mondialisation.

  - Les grandes interfaces mondiales : c'est-à-dire les lieux d'échanges intenses entre des espaces géographiques, regroupent les grandes façades maritimes (celle de l'Asie orientale) avec les plus grands ports du monde (Singapour à Tokyo, l'Amérique du Nord-Est, de Boston à Washington, ou encore le « Northern Range », du Havre à Hambourg, avec Rotterdam) ;

  - Les passages stratégiques : sans être en soi des lieux centraux, certains points de l'espace mondial sont cruciaux pour la mondialisation. C'est le cas des détroits, comme ceux du golfe Persique (Ormuz) ou de la Méditerranée (Gibraltar, le Bosphore). Sont également concernés le canal de Suez et celui de Panamá ;

  - Les zones stratégiques : certains points du globe sont aussi des lieux stratégiques car leurs ressources sont vitales à l'économie mondiale. C'est bien sûr le cas des zones pétrolifères du Moyen-Orient. Les États disposant de cette ressource ont su l'utiliser pour s'assurer un développement souvent spectaculaire, comme le Qatar, le Koweit ou Abu Dhabi.

Les territoires et sociétés en marge de la mondialisation 

La mondialisation ne profite pas à tous et laisse encore en marge certaines parties du monde. Tous les territoires ne s'intègrent pas à ses flux d'échanges et ceux qui y parviennent ne le font ni au même rythme, ni avec la même ampleur. Ils sont  considérés comme des périphéries plus ou moins bien intégrées au centre de la mondialisation.  De nombreux territoires restent aujourd'hui encore à l'écart du phénomène.

 

Vivre en marge de la mondialisation supposerait d'être coupé de la plupart des flux : marchandises, circulations humaines, flux financiers, flux d'information. Cela induit donc un isolement physique, une marginalité spatiale, géographique, ou encore, une vie hors normes, c'est-à-dire en non-conformité avec les moeurs, les lois ou les valeurs du groupe social auquel on appartient, ce qui engendre un isolement moral, une marginalité culturelle, idéologique.

 

Cela ne semble pas totalement possible ; ainsi, être en marge de la mondialisation consiste à refuser de s'y intégrer, mais de façon assez partielle.

Le refus de la mondialisation

Seuls sont totalement en marge les derniers peuples premiers qui n'ont pas encore été découverts, ou qui sont volontairement protégés. C’est le cas des îles Andaman dans l'océan Indien, sur l'île North Sentinel, où vivent 200 personnes appartenant à un peuple refusant tout contact avec le monde extérieur.

 

 

Un seul pays refuse explicitement de s'intégrer à la mondialisation pour des raisons idéologiques : la Corée du Nord. Cet État refuse l'économie libérale et considère que les échanges avec le reste du monde seraient dangereux pour la construction d'une voie politique et économique inspirée du communisme. Cela sert surtout à justifier une violente dictature. Ce refus de la mondialisation s'accompagne d'une politique d'armement.

Cependant le développement des TIC (Technologies de l'information et de la communication) rend cet isolement de plus en plus précaire et on a assisté au cours des dernières années à des mouvements populaires qui ont obtenu l’ouverture de leur pays : révolutions arabes, processus de démocratisation en Birmanie.

Les zones marginalisées

 Les espaces vides

Certains espaces sont en marge de la mondialisation, car leur peuplement est trop faible. C'est le cas des déserts chauds ou froids, comme le Sahara ou l'Antarctique, ou de certaines forêts denses. Cependant, ces espaces représentent tous des enjeux dans la mondialisation par les ressources naturelles qui s'y trouvent.

Les disparités régionnales

Dans chaque État, si on tente une lecture sociale de la mondialisation, on constate que toute la société n'y a pas accès de façon égalitaire. On observe ainsi un gradient dans cette intégration, depuis les PMA (Pays Moins Avancé) jusqu'aux pays industriels développés, en passant par les pays en voie de développement et les pays émergents. Dans les pays industriels développés, il existe encore des territoires ou des catégories sociales moins bien intégrés à la mondialisation, ou bien qui relèvent d'une autre mondialisation. Citons par exemple les réseaux illégaux dans certains quartiers de villes comme Naples en Europe ou Hong Kong en Asie.

Le mal développement

On évoque la notion de « mal-développement » depuis les années 90 pour désigner un processus de croissance sur un territoire donné (à toutes les échelles) qui ne bénéficie qu'à une minorité d'individus alors que la majeure partie de la population demeure dans la misère. Les continents les plus concernés par ce phénomène sont l'Amérique latine et les Caraïbes (1 pays PMA), l’Asie et Pacifique (15 pays PMA) et, plus encore, l'Afrique (33 pays PMA).

 

Le mal-développement constitue un frein majeur à l'intégration des territoires dans la mondialisation. En effet, les territoires considérés comme mal-développés souffrent de problèmes tels que :

  - l'instabilité politique, la guerre (civile, le plus souvent) ;
  - de graves difficultés économiques et financières (c'est le cas de nombreux États d'Amérique latine, et de la Grèce depuis 2011) ;
  - le manque d'équipements et d'infrastructures (axes routiers ou ferroviaires, ponts...), les États manquant de moyens ou de volonté pour les faire construire ;
  - la pauvreté du plus grand nombre ;
  - les épidémies (VIH/sida par exemple)
;

  - l'absence de sécurité (misère et désespoir alimentent l'insécurité).

L'enclavement

Des territoires se trouvant à l'écart des circuits de production et de distribution, des espaces mal reliés aux régions intégrées (faute de moyens ou d'axes de transports conséquents), faiblement peuplés et qui ne présentent que des marchés potentiels faibles et pauvres sont considérés comme « enclavés ». Ce sont, par exemple, les régions intérieures et occidentales de la Chine, les régions sahéliennes, la Sibérie orientale, le nord-est du Brésil, le désert du Sahara ou de Gobi, les montagnes du Tibet, etc.

 

L’enclavement peut prendre plusieurs formes : l’insularité –caractère d’un pays formant une île ou composé de plusieurs îles (par ex. les îles du Pacifique très éloignées des foyers de peuplement) ou au contraire l’enclavement par manque d’accès à la mer (Bolivie qui a perdu son accès à la mer au XIXe siècle, Afghanistan, Mongolie...) ou d’infrastructures insuffisantes (Erythrée, Somalie).

 

Cependant la distance est de moins en moins une contrainte. Les TIC (Technologies d'Information et de Communication) permettent d’améliorer la connectivité des territoires isolés. Si l’accès à ces technologies dépend d’investissements conséquents, elles se développent dans des territoires jusqu’ici très mal connectés : le développement de la téléphonie mobile en Afrique a aidé à désenclaver des communautés rurales isolées.

Mal-développement et enclavement vont souvent de pair. Les territoires concernés par ces phénomènes, ceux que l'on appelle les « angles-morts » (les espaces sous-intégrés, délaissés par la mondialisation) n'intéressent pas les firmes transnationales (FTN) qui les fuient et n'y investissent que très peu. En effet, mal-développement et enclavement signifient absence de sécurité et peu de possibilités de profits importants. 
 

Des zones hors de contrôle

Les « zones grises » : certaines zones du monde échappent également au contrôle des États. On les appelle « zones grises » car elles apparaissent souvent ainsi sur les cartes thématiques, faute de statistiques à leur sujet. On peut citer des États entiers comme la Somalie et l’Afghanistan, ou encore certaines zones d'un pays, comme le nord du Mali, l’est du Congo et le sud de la Colombie, voire des quartiers de villes, comme à Bagdad. Des acteurs politiques (groupes séparatistes, mouvements politico-religieux) ou des mafias les contrôlent.

Dans ces territoires, les sociétés sont dominées par des logiques de violence et par des règles échappant aux principes des droits de l'homme.

Des sociétés et des êtres humains en marge

Nous observons des sociétés qui sont en marge de la mondialisation.

On retrouve notamment la création de sociétés parallèles : En effet, il est possible de rejeter les normes de la société dans laquelle on vit (monastères, sectes, sociétés secrètes etc). Dans ce cas, on ne vit "en marge" de la société que parce qu'on vit à l'intérieur d'une autre société. De plus, ces "sociétés dans la société" partagent cependant une même culture de base avec la société dont elles se démarquent. Cette marginalité culturelle est donc toute relative.

 

En revanche,  la société tolère mal les marginaux. On n'a pas le droit de ne pas respecter les règles de la société dans laquelle on vit sans devenir hors-la-loi. C'est le rôle régulateur de la justice institutionnelle de s'assurer que le droit chemin est suivi par tous. En ce sens, on ne peut pas (au sens de "on n'est pas autorisé à") être en marge, déviants.

Ces sociétés parallèles marginalisent les individus à travers l'ethnocentrisme : c’est la tendance à privilégier le groupe ethnique auquel on appartient et à en faire le seul modèle de référence. Ces sociétés rejettent les normes et valeurs des autres sociétés.

Une société peut aussi créer des marginaux grâce à l’exclusion (Ex. : les chômeurs) qui pose un double problème de survie et de droit.

 

 

 

Enfin l’être humain peut aussi vivre en marge de la mondialisation. Cette marginalisation s’effectue dès l’enfance ou à l’âge adulte :

 

- l'enfant humain en marge : problème de la survie physique de l'enfant en bas âge et du développement psychomoteur de l'enfant coupé de tout contact humain (n'ayant pas d'instinct, l'être humain n'est pas sûr de se développer humainement). c'est le cas des enfants sauvages ou séquestrés, qui en l'absence de contact sociaux, perdent la capacité de développer leur potentiel humain.

On peut citer pour exemple Victor de l’Aveyron, trouvé en 1800 dans le sud de la France, en Aveyron. C’était un enfant d’une dizaine d'années, vivant à l'état sauvage. Il ne parlait pas, faisait des gestes désordonnés, et était tout à fait inadapté socialement. Sa rééducation fut un échec. François Truffaut en tira d'ailleurs l'idée de son film L'enfant sauvage en 1970.

 

- indépendance choisie de l'adulte : choix de s'isoler du monde ou survie de Robinson sur son île déserte. Mais cette survie dans l'isolement n'est possible que grâce aux acquis de l'éducation et de la société.

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