top of page

Pygmées

Les Pygmées sont un peuple de chasseurs-cueilleurs des forêts d’Afrique centrale. Ils sont divisés en différents groupes distincts selon le pays dans lequels ils vivent (la république centrafricaine, la république démocratique de Congo, le Rwanda, l’Ouganda et le Cameroun). Pour eux, l’appellation « pygmées » a une connotation péjorative mais cela est pour nous un facteur d’identité. Ils préfèrent être appelés par leur nom de tribu comme par exemple les Aka, les Baka, les Twa…

Leur nombre est d’environ 500 000 individus.

Leur mode de vie

La vie dans la forêt

La forêt est un lieu sacré pour les Pyglées. Elle représente un facteur d’identité ce qui la rend essentielle. Les Pygmées se considèrent même comme le « peuple de la forêt ».

Les Pygmées contrairement à ce que nous pourrions penser ne vivent pas comme leurs ancêtres. Ils portent des tee-shirts abimés de clubs de football européens et par moments des chaussures en plastique. Ils ont échangé les arcs et les arbalètes contre des fusils artisanaux. Ils ont appris, grâce à la ville, l’usage de certains ustensiles de cuisines, du savon et consomment des cigarettes.

Mais aujourd’hui l’essentiel de leur culture est, heureusement, encore d’actualité. La vie des Pygmées s’articule autour de la forêt qu’ils vénèrent et protègent. Ils ont en effet, une connaissance des arbres stupéfiante. Ils savent que telle liane tranchée d'un coup de machette fait jaillir de  d'eau fraîche, que telle écorce guérit les brûlures d'estomac, que telle autre, laissée macérée dans l'eau, soulage les femmes aux règles douloureuses. Lorsque dans un campement un jeune homme est mordu par un serpent,  un Pygmée sait où dénicher la feuille d'arbre qui guérit très rapidement une fois appliquée contre la plaie. Cette connaissance si pointue de la forêt leur permet de se soigner.​

Ce peuple sait tirer parti de la forêt, il y trouve tout ce dont il a besoin. Deux branches de palmier, et les porteurs tressent une sorte de sac à dos rigide capable de supporter quarante kilos de marchandises. Une saignée dans un tronc de paka (sorte d’arbre), et de la résine s'écoule qui fait office de bougie. Avec les bambous, ils font des pipes à tabac et avec les écorces de certaines essences d'arbres, ils déroulent des tapis de sol.​

Logement 

Les Pygmées vivent dans des huttes construites par les femmes à partir de tiges et de feuilles. Leur armature est faite de tiges plantées dans le sol épousant la forme de demi-sphères. La structure est ensuite recouverte de grandes feuilles. Ces huttes, appelées « mongulu » dans leur langage, sont petites, adaptées à la taille du peuple.

 

Ci-contre ce trouve une vidéo de la construcition de ces « mongulus » : 

Se nourrir

Les Pygmées sont réputés pour être un peuple de chasseurs cueilleurs hors-normes. Ils vivent de la chasse, de la cueillette et d'un peu d'agriculture. La chasse surtout les passionne. Ils la pratiquent avec leurs fils.

Leur grande connaissance de la forêt assure aux Pygmées une nourriture abondante et variée toute l’année qu’elle soit issue de la chasse ou de la cueillette. Les femmes connaissent les cycles de floraison et de maturation de centaines de plantes qui sont cueillies pour permettre de se nourrir ou se soigner.

 

Leurs régimes diffèrent selon les tribus. Par exemple, le régime des Akas comprend de la bemba (sorte d'antilope), du cochon sauvage, du buffle, du poisson, du miel, des noisettes, des bananes, des champignons, des baies et des fruits.

Lorsque les Akas savent qu'ils vont rester dans un campement plusieurs mois, certains plantent de petits jardins de maïs et de manioc. Parfois, ils échangent avec les fermiers locaux de la viande ou du poisson contre de l'huile de palme, du sel ou des vêtements. Malgré cela, l'agriculture les attire moins. Les hommes la pratiquent de façon rudimentaire. Ils se contentent de déposer au fond d'un trou des tubercules de taros ou d'ignames, des pousses de bananiers et du manioc. Cela suffit tant la terre est légère, la chaleur permanente et les pluies abondantes.

Spiritualité

La religion pygméenne est basée sur la nature. Elle consiste à faire des offrandes aux génies dans des grottes, sur des collines, dans les vallées et marais ou auprès d’arbres sacrés. Aujourd’hui, la plupart de ces sites sacrés se trouvent à l’intérieur des parcs nationaux, ce qui ne décourage pas les Pygmées de s’y rendre en secret pour perpétuer leurs traditions. Divers changements amènent de nos jours certains Pygmées Batwa d’Ouganda, du Rwanda et du Burundi à adopter le christianisme et à manifester leur intérêt pour d’autres cultures, contrairement à ce qu’on peut observer en République Dominicaine du Congo où ils sont restés attachés à leur mode de vie traditionnel.

Droits et Reconnaissance

Les Pygmées sont confrontés à de graves problèmes en ce qui concerne leurs droits et reconnaissance. En effet, ils sont victimes d’un racisme profond. En plus de cela, le fait qu’ils soient de petite taille (une moyenne d'environ 1m55) ne les aide pas. Ils sont donc considérés comme des êtres inférieurs par les autres.

La plupart des Pygmées sont victimes de discrimination très ancrées dans les mentalités des individus extérieurs à la tribu. Ce racisme se manifeste par des stéréotypes négatifs et le déni de l'égalité des droits. Ils sont marginalisés, mis à l’écart de la société, et se retrouvent souvent dépendants d'autres personnes.

En plus de la discrimination par les populations locales, certains fonctionnaires des administrations locales emploient des pygmées mais ne les autorisent pas à entrer dans les maisons. Des préjugés tenaces disent que les pygmées sont des voleurs ! Ils sont exclus socialement : par exemple lors des cérémonies, ils doivent se tenir à l’écart des invités. Le personnel médical local leur fait subir une forte discrimination qui fait que dans certains cas de sédentarisation, les pygmées n’ont pas accès aux premiers soins ni aux vaccins.

Cette exclusion s’accompagne d’une discrimination spatiale. Lorsqu'ils se sédentarisent en zone rurale, ils ont l’obligation de s’installer en périphérie des centres d’habitations. Dans les villes, ce phénomène est moins présent grâce à des lois et à l’action de certaines associations qui sensibilisent les populations.

Ces communautés qui ont perdu leur mode de vie et leur culture se retrouvent en bas de l’échelle sociale. La discrimination est ainsi généralisée et touche tous les aspects de leur vie.

En raison de leur statut « inférieur » et de leur absence de représentation au sein des instances gouvernementales il leur est difficile de défendre leurs territoires et les ressources dont ils ont besoin.

l'exploitation des terres où ils vivent 

Les droits et les besoins des peuples des forêts sont totalement ignorés dans cette « compétition » pour l'exploitation des forêts d’Afrique centrale.

Expulsion

Les Etats africains mettent en place des systèmes de réserves naturelles sur certaines zones de la forêt. Cependant, ils ne tiennent pas compte des populations Pygmées qui vivent dans ces forêts et qui sont forcées de partir. Ces réserves sont mises en place dans le but de préserver la forêt. Les pygmées sont forcés de changer leur mode de vie et donc sont menacés d’acculturation. En effet, ne pouvant plus se rendre dans la forêt, ils ne peuvent pas transmettre le savoir traditionnel c’est-à-dire les plantes aux vertus médicinales, la chasse ou encore la collecte du miel. De plus, la création de ces parcs nationaux est un revenu considérable au niveau du tourisme qui fait que les Pygmées sont complètement mis à l’écart.

Ils sont aussi victimes de la déforestation et donc chassés de la forêt tropicale humide désormais exploitée pour ses arbres précieux ou les plantations de cacao. Par exemple, au Cameroun, les sociétés d’Hévéa ont entrepris d’étendre la plantation dans la partie de la forêt où vivent les Bokola. Les campements initialement provisoires deviennent ainsi des lieux d’habitation semi-sédentaires et parfois permanents. Les tribus Pygmées se trouvent obligées de changer leurs habitudes. En se sédentarisant, ils sont exposés à des risques important de maladies telles que le VIH/Sida.

Dans ce nouveau cadre de vie, dépourvus de papier d’identité ou d’acte de naissance, ils « n’existent pas » pour la société. Ils leur est ainsi difficile d’accéder aux soins de base, à l’éducation, au travail ou à la justice. Les peuples des forêts sont dans un cercle vicieux qui fait qu’ils sont dépossédés de tout moyen de survie. Ils sont donc exploités par des étrangers qui profitent de la situation. Ce problème empire. Leur capacité à défendre leur droit diminue de plus en plus face au développement de grandes exploitations agricoles.

Esclavage

La discrimination omniprésente ainsi que l’expulsion hors de leurs terres entraînent l’esclavagisme de ce peuple.

 

Selon l’opinion , les Pygmées sont considérés comme « inférieurs » et peuvent être « possédés » par des « maîtres ». A cause de ces idéologies, beaucoup d’entre eux sont exploités comme main d’œuvre sur les terres agricoles et sont payés parfois en leur fournissant de l’alcool. Cela les rend très vulnérables.

En effet ils sont dépossédés de leurs terres, n’ont pas de représentation dans les gouvernements et ne bénéficient que de peu de soutien. De plus leur rémunération étant beaucoup moins élevée que celle des autres, ils ne peuvent pas vivre convenablement dans ce nouvel environnement et donc, ne peuvent pas s’adapter.

conséquences

Santé

Du point de vue de leur santé, les Pygmées qui n’ont plus accès à la forêt voient leur état de santé se dégrader. En effet, ils se soignaient grâce à une médecine des plantes et le peu de contact qu’ils avaient avec les population extérieures ne leur ont pas permis de développer des immunités contre des maladies qui nous paraissent bénignes.

 

De plus, la forêt est leur source de nourriture. Ils se trouvent alors touchés par une forte malnutrition.

Conflits

Les conflits au sein des pays les affectent grandement au niveau psychologique (viols, assassinats) mais aussi au niveau de leur santé (VIH/Sida).

Les efforts de cohésion sociale, de développement ou d’intégration, doivent prendre en compte le mode de vie des Pygmées. Les préjugés et la haine raciale qu’ils subissent lorsqu’ils sont sédentarisés constitue un frein à la scolarisation des enfants. Ainsi, leur intégration est d’autant plus difficile. Les Pygmées d’Afrique sont menacés de disparition. Ils sont victimes de massacres. Ces meurtres contre les peuples Pygmées diminuent le nombre d’une population déjà en infériorité numérique.

Le changement rapide de leur mode de vie constitue une grave menace pour ces populations qui n’ont pas la même perception du monde dans lequel ils évoluent que les individus de la société moderne.

conclusion

Les Pygmées tentent de conserver leur culture et leur mode de vie traditionnel. Ils vivent dans la forêt, pratiquent la cueillette ainsi que la chasse. Leur religion est en relation avec les esprits de la forêt.

 

La majeure partie du groupe n’est pas encore sédentarisée mais leur culture est menacée de s’éteindre.

Aujourd’hui la mondialisation les touche tous dans leur façon de vivre que ce soit au niveau de l’armement qu’au niveau de leur tenue. Il leur est impossible de vivre complètement en marge.

 

En plus de cela, le manque de reconnaissance et la discrimination ne les aide pas conserver leur mode de vie traditionnel.

bottom of page