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une Comunauté culturelle

Les hippies

Nous avons décidé d’intégrer les « hippies » dans la partie traitant des communautés car, même si l’on parle de « mouvement hippie », ces personnes veulent s’exclure de la société occidentale mais sans la motivation de répandre leurs idées dans le monde entier : ils sont simplement des pacifistes qui veulent vivre avec leurs propres normes et valeurs.

Un mouvement issu de la révolte des jeunes

Apparu au début des années 1960 aux Etats-Unis, le mouvement hippie est un mouvement de contre-culture, c’est-à-dire mouvement de contestatation de la jeunesse envers la domination culturelle de la bourgeoisie. Ce mouvement concernait une grande partie de la jeunesse née du baby-boom dans tous les pays occidentaux et a pris une ampleur considérable.

Les hippies rejetaient les valeurs et  les normes traditionnelles de la société occidentale en contestant et refusant l'ordre établi, la société de consommation, le système capitaliste et le conformisme. Des communautés hippies se sont formées, urbaines ou rurales, et vivaient ainsi en marge de la société.

 

Ce phénomène s'inspirait des sociétés orientales et traditionnelles, prônait l’égalité, la libération des mœurs, l’émancipation, le pacifisme et revendiquait des valeurs écologistes.

Les événements déclencheurs du mouvement hippie furent les manifestations contre la guerre du Viêt-Nam et les émeutes des noirs dans les grandes villes américaines, qui rassemblèrent une partie de la jeunesse.

Ce phénomène devint également un phénomène de mode, avec sa musique, son art, sa façon de penser et aussi son propre style vestimentaire.

 

Le mouvement hippie eut un impact très fort dans notre société. Les jeunes hippies étaient facilement reconnaissables, leur corps servait à montrer et représenter toute leur culture, en opposition à l'apparence modèle et aux usages de leur époque.

Des normes et des valeurs communes qui fédèrent le mouvement

Une revendication identitaire

L'une des raisons pour lesquelles les hippies choisissent d'être reconnaissables est la revendication identitaire. En effet, leur style vestimentaire si particulier, leur musique et leur art leur servent à renforcer le sentiment d'appartenance à la culture hippie.

Une mode vestimentaire particulière

Les hippies ont mis en place un nouveau mode vestimentaire qui reflète une image choquante pour leur époque. Ils portent des couleurs vives et décontractés alors que dans les années 1960, les vêtements de couleurs sombres et uniformisés étaient de rigueur.

On retrouve notamment le « pantalon en patte d’éléphant » de Californie ou encore le blue-jean qui peut être délavé, brodé, cousu, peint, couvert de coquillage, de strass, de bijoux, de perles ou encore de fleurs. On remarque aussi de nombreux accessoires pour se faire remarquer comme les bagues très voyantes  et les grosses lunettes rondes.

L’habillement est personnalisé de façon à être original à moindre coût.

L'art psychédélique et la musique

Les hippies partagent une même sensibilité artistique par laquelle ils peuvent exprimer leurs idées et faire passer divers messages.

Au milieu des années 1960, les hippies californiens lancent l'art psychédélique. Cet art vise à recréer les perceptions que procurent les drogues hallucinogènes comme le LSD. L'imagination doit créer les ambiances les plus étranges possibles, le but étant de reproduire une impression de « trip » ou voyage.

L’œuvre psychédélique représentée ici est une affiche de concert réalisée par Rick Griffin. 

La musique est un élément capital et fédérateur pour les hippies. Ils organisent de nombreux festivals, comme celui de Monterey en 1967, le fameux festival de Woodstock en 1969, ou encore celui de L'Ile de wight en 1970. Ces festivals musicaux rassemblent des milliers de personnes.


Woodstock (USA) - 1969

Les symboles des Hippies

Les symboles hippies sont également un élément fédérateur du mouvement car ils sont reconnus par tous et ont une réelle signification.

Le symbole de paix est associé à la fleur « Flower power » ou encore le fameux logo « peace and love » signifiant « Paix et Amour ».

Ils portaient le "peace and love" autour du cou, l’inscrivaient sur leurs vêtements, le peignaient sur leurs voitures, le van Volkswagen était le moyen de locomotion le plus emblématique des hippies car il représentait la convivialité et le voyage.

Ils formaient aussi un « V » avec leurs doigts comme symbole de paix et de victoire.

Un nouveau langage

Le langage hippie était également particulier.

    

 

En effet, les forces de l’ordre étaient appelées les « pigs » et tous ceux qui n’étaient pas hippies étaient des « straight ». Le LSD était aussi appelé « acide » et des expressions comme « make love not war » étaient reprises lors de manifestations.

 

 

 

 

 

Les hippies ont cherché divers moyens de se reconnaître et de revendiquer leur culture en refusant le mode de vie de leurs parents.

Des communautés hippies provocatrices qui s’opposent à la société occidentale

L’idéologie hippie repose avant tout sur la dénonciation de la civilisation occidentale. En effet, tout dans l’apparence des hippies reflète le refus des jeunes de ressembler aux adultes. Ils critiquent leur comportement et veulent marquer leur différence.

La formation de communautés

Le temps de l’utopie communautaire prend naissance dans les années 60 aux Etats Unis et dans les années 70 en France.

 

Les jeunes quittent leur mode de vie pour fonder une communauté. Des groupes se rencontrent et décident de vivre ensemble en inventant leurs règles et leurs coutumes. Ils voulaient montrer qu'il était possible de vivre autrement, de manière indépendante mais solidaire, tout en côtoyant des gens ayant les mêmes idées qu'eux.

Parfois, ils habitaient plus ou moins illégalement dans des squats (maisons abandonnées) et vivaient avec le minimum vital, puisqu’ils affirmaient que c’est la société qui crée les besoins secondaires. La plus célèbre de ses communautés est celle du quartier d’Haight Ashbury à San Francisco.

La plupart du temps, les communautés étaient mal vues par les gens de l’époque. Chassés par la police, les communautés fuyaient les agglomérations  pour se réfugier à la campagne ou à la montagne. Les principales régions de France qui abritèrent des communautés hippies furent surtout le Larzac, l'Ardèche, les Cévennes, le Gard, la Haute-Ariège, et quelques autres vallées alpestres...  

Chaque communauté a son mode d'organisation propre: on trouve des communautés agricoles, des communautés mystiques, des communautés sexuelles (où l'échange sexuelle est obligatoire). Les hippies aimaient pratiquer le retour à la nature en s'occupant d'un jardin et d'animaux, souvent de moutons. C’est pourquoi la plupart des hippies prônaient le végétarisme. C’est une pratique alimentaire qui exclut la consommation de chair animale. Inspiré de l’Inde ou de l’extrême Orient dans le brahmanisme et le bouddhisme où la viande est censée empêcher l'ascèse spirituelle, ce mode d’alimentation était un choix philosophique. C'est une forme de refus de la société de consommation de l'époque.
 

Confrontées aux problèmes de subsistance et aux difficultés d'une vie commune basée sur de nouvelles relations interpersonnelles, la plupart des communautés hippies eurent une durée d'existence assez brève. En effet au fil du temps, les individus ressentirent un besoin d'indépendance et d'individualité qui les a amené à quitter la communauté.

Le rejet du conformisme

Les hippies refusèrent certaines conventions, comme le fait de faire des études, de travailler afin de gagner un salaire, d’avoir une voiture, ou encore d’aller à l’armée… Tout simplement ils refusèrent de devenir des adultes conformistes comme leurs parents.

 

Ils critiquent la « société de consommation » par leur mode de vie dans lequel ils attachent peu d’importance aux choses matérielles et vivent dans des communautés où ils se suffisent à eux-mêmes.

 

La mode vestimentaire hippie est en réelle opposition avec monde occidental des années 1960-1970. Elle marque leur différence et une certaine « philosophie de vie » mais aussi un engagement politique et une lutte pour l’évolution culturelle et sociale de la société. Les habits larges sont opposés aux costumes étriqués et sophistiqués, la couleur se heurte à la sobriété des vêtements occidentaux, les cheveux longs et la barbe s’opposent aux cheveux bien apprêtés et à l’apparence soignée propre à la culture occidentale. Le look des hippies peut être qualifié de retour à l’état sauvage.

 

L’apparence de cette contre-culture n’est que contestation et provocation à l’égard des « anciens » d’occident et veut faire passer des messages de paix, un retour à la nature, d’écologie et de liberté, notamment dans la sexualité et le rapport au corps. Le but  du mouvement Hippie est de ne pas respecter « le modèle de l’époque ».

La liberté sexuelle

Ils prônent aussi une liberté sexuelle absolue, rejetant les idées puritaines et le mariage traditionnel, considéré comme une sorte d’esclavage social pour la femme. La liberté sexuelle fait partie des valeurs essentielles à l’utopie hippie

C'est durant les années hippies que prend place la progressive légalisation de la pilule contraceptive et que l'accès à l'avortement se généralise. Les hippies vivaient alors en communauté et avaient des pratiques sexuelles diverses s'inspirant parfois du Kamasutra hindou. Le mot d'ordre était « Free Love » (« amour libre »), que l'on retrouve dans le « Summer of Love »

Les hippies ne comprenaient pas pourquoi les horreurs de la guerre étaient diffusées de toutes parts, alors que le sexe était un sujet tabou. C’est pourquoi lors d’une conférence à l’Université d’Ohio aux Etats-Unis en 1963, un jeune homme a exposé le slogan anti-guerre « Make love, not war » signifiant « Faites l’amour, pas la guerre ». Ce slogan sera repris dans une chanson de Bob Marley "Trouble no more".

La route et le voyage

Les hippies refusaient d’avoir une vie stable et calme à l’image du modèle familial américain des années 1960-1970. Ainsi, ils partaient beaucoup en voyage, généralement en bus, en auto-stop ou en van, dans le monde entier. Une fois rentrés, pour ceux qui souhaitaient revenir dans leur pays natal, ils s’inspiraient des modes de vie des autres civilisations dont ils intégrèrent certains éléments dans leur propre culture. Ce phénomène s’appelle l’acculturation.

Le rejet de l’autorité

Les hippies n’acceptaient aucune forme de domination d’un individu sur un autre, que ce soit l’autorité parentale, celle des forces de l’ordre ou de l’Etat. Les jeunes cherchaient à provoquer les adultes, l’ordre établi et l’Etat entrainant parfois des confrontations avec la police. Certains hippies pouvaient écoper de plusieurs mois de prison, le plus souvent à cause de la consommation et du trafic de drogues, pour « outrage aux bonnes mœurs », « exhibition indécente », « atteinte à la pudeur »...

 

Les enfants étaient éduqués selon des théories anti-autoritaires, avaient une grande liberté et n’allaient souvent pas à l’école. Des « écoles sauvages » ou « écoles parallèles » apparaissaient.

Les revendications politiques

Au niveau politique, les hippies montraient leur engagement en faisant des manifestations (contre la guerre du Viêt-Nam, pour les droits de la femme ou contre la discrimination) des « sittings » (manifestations pacifistes où tout le monde est assis, empêchant l’accès à un lieu voulu), en distribuant des tracts...

    

Leurs slogans, clamés lors des manifestations, réclamaient d’avantage de libertés, la paix, le respect de la nature et la tolérance, comme « peace and love » par exemple. Les symboles hippies apparaissaient à ce moment-là également.

La fin du mouvement hippie

Les hippies sont avant tout des jeunes qui refusent de s'inscrire dans la continuité de leurs parents et du reste de la société. Ils refusent le capitalisme, la surconsommation, le mariage, le nucléaire, la guerre. Par leur style et leurs différents moyens d'expression (manifestations, sit-in, musique ...), ils expriment ce refus d'insertion dans la société occidentale.

 

Le mouvement connaîtra tout de même  son déclin autour des années 1968 et 1969, et prendra fin à la fin des années 1970 pour laisser place aux Punks.

 

Néanmoins, aujourd'hui encore, bon nombre d'adolescents suivent le mouvement hippie. Cela se remarque surtout dans leur comportement (consommation de cannabis, organisation de manifestations), dans la musique qu'ils écoutent, mais aussi dans leur façon de penser. Ils admirent cette culture et disent tous qu'ils auraient voulu vivre de grands événements tels que Woodstock ou Mai 68. Il existe aussi quelques "vieux soixante-huitards" qui garderont toujours cet esprit un peu rebelle.

Les hippies d’aujourd’hui : la communauté Arc-en-ciel

Le plus marquant est que, de nos jours, on peut assister à des rassemblements célébrant la culture Hippie : c’est le Rainbow Gathering (en Français Rassemblement Arc-en-ciel).  

 

Cette communauté éphémère se réunie généralement en plein air et cherche à vivre ses idéaux de paix, d’amour, d’harmonie, de liberté. Le premier rassemblement « arc-en-ciel » a eu lieu en 1972 dans le Colorado regroupant plus de 20 000 personnes. Depuis, chaque année un rassemblement a lieu à l’échelle nationale et regroupe environ 30 000 personnes. Les rassemblements régionaux quant à eux sont beaucoup plus rares. 3 000 personnes étaient présentes lors du rassemblement européen de 2003 organisé dans les Pyrénées Orientales en France.

La « Rainbow family » se rapproche fortement des communautés hippies puisqu’elle n’a ni hiérarchie, ni règlement, ni porte-parole officiel. Ses thèmes s'inspirent de ceux des hippies : l’amour, la paix, l’environnement, le respect de l’autre, la diversité, le bénévolat et le rejet des lois de la consommation.

 

Ces thèmes sont célébrés par le chant, la danse ou la musique. Dans le cadre d'une cérémonie appelée "cérémonie du bâton", les participants assis en cercle se font passer le "bâton de la parole" : celui qui l'a en sa possession peut s'exprimer librement puis le faire passer. Dès leur arrivée, les participants sont accueillis par des banderoles indiquant « Bienvenue à la maison ! » et « Nous vous aimons ». L'argent est remplacé par  l'échange réciproque et l'autogestion.

Voici des vidéos montrant des musiques et les danses pratiquées lors du Rainbow Gathering de l'Utah en 2014:

Les traces laissées par le mouvement hippie sont donc assez importantes de nos jours et probablement pour les générations à venir. Beaucoup de libertés qui nous semblent naturelles aujourd'hui ont été durement gagnées à cette époque, comme la fin de nombreux préjugés.

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